vendredi 7 février 2014

Quand la photographie danse…


La photographie de danse est un terrain connu qui est finalement bien peu exploré. Elle réunit deux arts très différents, tout aussi admirables mais, néanmoins, leur lien est parfois discuté. 

Wilfride Piollet, Le Lac des Cygnes, Opéra de Paris, 1977



Gilles Amalvi, dans son coup de gueule La photographie n’existe pas, entame son propos par des commentaires négatifs : « la photographie de danse, c’est extrêmement ennuyeux. (…) C’est d’ailleurs pour ça qu’elle n’existe pas. (…) Une danse qui ne bouge pas, est-ce encore de la danse ? ». A contrario, certains, comme Eric Boudet, pensent que la photographie peut capturer le mouvement, se l’approprier. Avec la danse, la photographie explore le hors-champ en dépassant les limites du cadre.

Une chose est sûre, ce qui relie irrésistiblement la photographie et la danse, c’est la lumière. Sans cette dernière, la danse ne pourrait être vue et la photographie ne serait pas. Par le jeu de lumière, la photographie prend sens et la danse est mise en valeur. Quand la photographie suit la lumière, cette dernière suit la danse. Et pourtant, ces deux arts vivent une relation rationnelle, sans rapport affectif. C’est pourquoi, aujourd’hui, plusieurs photographes professionnels souhaitent donner un nouveau sens à la photographie de danse.


Le photographe Jesus Chapa-Malacara s’attaque au mouvement, en prouvant la précision de chaque geste d’un danseur. Dans un article sur Slate.fr, il raconte la danse comme un langage, auquel les innovations photographiques ont permis d’offrir de « nouvelles perspectives techniques et artistiques ». Dans ses clichés, on découvre la justesse et la perfection des gestes du danseur. De son côté, le célèbre street artist JR a été invité à travailler auprès des Arts Series du NYC Ballet. En reproduisant l’élément phare de sa marque artistique, l’œil, il a choisi d’associer la force de son projet Inside Out à l’énergie du monde de la danse. Cette association prouve que les deux disciplines peuvent ne former plus qu’une quand l’univers de la photographie rencontre celui de la danse.

Par la puissance du mouvement et l’authenticité du geste, la danse a le pouvoir de transmettre un message, de générer une émotion pure. Mais cet instant ne dure souvent que quelques minutes, voire quelques secondes. On aimerait qu’il continue à l’infini. La photographie a la possibilité de capturer ce moment en un clic. Même si elle fige l’instant, elle permet aussi de reconstituer le souvenir et les émotions vécues au moment de la prise. C’est ainsi que la photographie ramène le passé au présent, et que se crée une relation de complémentarité entre les deux arts. 

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